Mode et Coronavirus : dès l’annonce de la crise, la filière mode, luxe, textile et beauté s’est engagée, impulsant ainsi un mouvement novateur, en terme de responsabilité sociale et sociétale.
Depuis quelques années, les questions sociales et sociétales ne semblaient pas être au coeur des multiples priorités de l’industrie de la mode et du luxe. Déjà concentrée sur :
- le développement du rythme de ses collections,
- des stratégies commerciales et de communication, essentiellement influencées par les critères de consommation des millenials chinois,
- sur ses performances économiques et sa capacité à développer des groupes puissants à l’international,
- sur la construction de stratégies RSE, souvent davantage orientées sur la transition écologique que sur les mutations sociales. Alors que, par définition, la RSE doit intégrer ces deux dimensions.
Face à l’urgence de la crise sanitaire liée au coronavirus, la dimension sociale et sociétale est passée sur le devant de la scène en quelques mois. Et l’industrie de la mode s’en est emparée de façon exemplaire.
Il faut dire qu’elle a pris très tôt, la mesure de l’ampleur de l’urgence de la situation.
Cela s’explique par plusieurs raisons : d’une part, le marché chinois, essentiel pour cette industrie, a été le premier à être touché, d’autre part, c’est finalement tout l’éco-système de la filière mode et luxe au niveau mondial qui a été impacté.
Lors du dernier trimestre de 2019, la Chine, moteur de l’industrie du luxe, devient le berceau de la nouvelle épidémie de Coronavirus. Compte tenu de l’importance de la Chine dans la production de l’habillement français et international, et parce que les consommateurs chinois représentent 35% des achats de luxe au niveau mondial, les leaders mondiaux de la mode et du luxe subissent une chute drastique de leurs activités.
Très vite l’épidémie prend une ampleur mondiale et la filière prends conscience de la gravité de la crise.
Alors, les marques de mode et de luxe ne vont pas se contenter de rester spectatrices. Au contraire, en raison de la force économique et humaine, que cette industrie représente, les Groupes et entreprises qui la composent, se sont emparés du sujet avec volontarisme, pour apporter leur aide, leur soutien financier, leur force humaine, industrielle et logistique aux secteurs en première ligne, comme ceux de la santé, et de la protection civile. Elles ont immédiatement proposer des solutions concrètes et adaptées à la situation :
- Reconversion des ateliers pour la fabrication d’équipement médical : masques, surblouses, gel hydroalcoolique, chaussures,…
- Dons financiers à des hôpitaux, des fondations, des fonds dédiés à la lutte contre le coronavirus
- Actions de communication sur les réseaux sociaux, comme Instagram, permettant ainsi de proposer à la communauté de la marque des activités sportives, culturelles ou artistiques durant le confinement.
Pour plus d’infos, vous pouvez consulter le premier bilan que nous avons réalisé, montrant la diversité des actions réalisées par les marques en France et à l’international depuis 1 mois.
Au delà de l’utilité évidente et immédiate de ces actions dans la gestion de la crise, ces marques et grands Groupes ont eu un rôle moteur sur leur filière, et sur la société au sens large : qu’il s’agisse d’autres secteurs d’activité ou d’autres structures publiques ou privées, qui se sont à leur tour mobilisés.
Mode et Coronavirus : ces actions sont-elles des accélérateurs de RSE dans les entreprises concernées ?
La pandémie liée au Covid19 a permis une prise de conscience globale. Cette crise oblige les entreprises de la filière mode (mais pas seulement!) à repenser leur chaîne de valeur, leur stratégie RSE et leur soutenabilité.
Elle oblige les marques à se recentrer sur leur impact social et sociétal, à impulser des nouvelles stratégies et des changements organisationnels, et à proposer des produits et des services, qui intégrent des critères sociaux et environnementaux, aux consommateurs, toujours plus en attente de responsabilité de leurs marques fétiches. C’est une opportunité, ces nouvelles pratiques peuvent être porteuses d’innovation technique mais aussi sociale, sources de créativité et donc porteuses de valeur.
L’impact de la crise sanitaire et économique du Coronavirus va laisser des traces durables sur les structures, les processus, les activités, les métiers, ainsi que sur les relations qu’elles entretiennent avec leurs parties prenantes internes et externes.
Bien qu’elle lui soit associée, la crise sanitaire et économique du Covid-19, n’étant pas de même nature que la crise climatique, elle nécessitera une remise à plat globale des fondements de l’engagement des entreprises, en faveur du développement durable et de la RSE.
L’avenir dira si la filière mode a aujourd’hui retrouvé un engagement social et sociétal de manière durable mais d’ores et déjà, il est important que son implication actuelle soit soulignée et valorisée.
Sources d’informations pour la rédaction de cet article :
#PrenezSoindeVous
#ResponsablesEnsemble
@EnModeCréations